L’effondrement 4/4

Réponse :

Et bien non, on aurait du s’en douter, les paramètres ne sont pas les mêmes. On ne peut pas rétablir la situation ! Même si notre collectif se stabilise en nombre de personnes, leur renouvellement constant entraînera une augmentation de la masse monétaire M et de la moyenne M/N à l’infini, modifiant constamment notre unité de mesure et dévaluant toujours plus la valeur d’échange VE.

Résultat du départ d’un individu suivi de l’arrivée d’un autre :

Paramètres

Valeurs (t)

Valeurs (t+1)

Valeurs (t+2)

M

3000

3000

4000 ⬆

N

3

2 ⬇

3 ⬆

M/N

1000

1500 ⬆

1333 ⬇

VU

1/3000

1/3000

1/4000 ⬇

VE

1/1000

1/1500 ⬇

1/1333 ⬆

Analysons tout cela avec de jolis graphiques, sur la durée, pour avoir une vision plus claire des conséquences.

Les graphiques montrent une monnaie à création par crédit mutuel constituée de trois individus. Tous les mois, un individu part, un autre arrive. Ce qui augmente la masse monétaire M de 1000 unités chaque mois, et maintient le nombre de personnes N stable dans le temps.

Sur trois ans d’existence on observe ceci :

../../_images/diagramme_credit_mutuel_01.svg

La masse monétaire M et la moyenne M/N augmentent à l’infini. Car chaque arrivant déclenche la création de 1000 unités supplémentaires. Notre monnaie comme unité de mesure se modifie au cours du temps et chaque individu déjà présent dispose d’une quantité moyenne de plus en plus importante comparée à la somme dont dispose un nouvel arrivant.

Notre monnaie est une mauvaise unité de mesure…

../../_images/diagramme_credit_mutuel_02.svg

La valeur unitaire VU diminue avec le temps. Cela montre que nos unités de mesure sont de plus en plus petites ce qui nous oblige à revoir les prix des biens et services continuellement à la hausse pour s’adapter à un étalon de mesure toujours changeant. De plus la Valeur d’échange VE diminue également puisque chaque individu dispose de plus en plus de monnaie en moyenne.

Notre monnaie se dévalue au cours du temps…

../../_images/diagramme_credit_mutuel_03.svg

Le pourcentage à la moyenne %M/N diminue drastiquement dès les premiers mois. Cela montre que la somme créée pour chaque nouvel arrivant représente un pourcentage de plus en plus faible par rapport à la moyenne des autres individus. Plus un individu arrive tôt dans la monnaie, plus la part qu’il reçoit est importante par rapport à la moyenne.

Notre monnaie profite donc aux premiers arrivants et aux personnes qui l’utilisent longtemps.

Conclusion

Notre monnaie semble bien vouée à l’échec. Pourquoi ?

La raison principale est qu’elle gère très mal le fait que les humains sont un flux qui se renouvelle constamment. Il faut maintenant trouver une solution pour régler tous les problèmes engendrés par ce phénomène. Trouver une forme de création monétaire qui tienne compte de ce flux.

Partie 3 : La Monnaie Libre

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